Beauty, Order and Disorder

17 Juin – 15 Juillet 2023
Victor Knipping en dialogue avec Keith Haring, Andy Warhol et Julien Colombier 
Galerie Ars Longa

Suite à une formation en histoire de l’art, Victor Knipping poursuit en peintre un travail d’observation incessant, à l’écoute du monde et de ses remuements, de ses éclosions et transformations, de ses révolutions et réformations, de ses êtres et de leurs détours ; ce que le pinceau permet de capturer mieux que nulle autre technique : ces fragments intimes de perception dans leur étrangeté, volés à la normalité, dévoilés à eux-mêmes.

Une pensée hantée par le droit à la liberté, rattrapée par la beauté, se met ainsi en mouvement à partir de ce à quoi l’artiste assiste, comme autant de drames qu’il tentera de rendre beau, car c’est encore, selon lui, ce qu’il y a de plus facile à apprécier.

C’est au cœur de l’expression de ses combats que l’œuvre de Victor prend tout son sens. Fervent militant des droits homosexuels, queers, LGBTQIA+, c’est à eux qu’il dédie son œuvre pour dénoncer la violence de leur non- reconnaissance, toujours enrobée dans un voile de mutisme pailleté. La beauté en désordre.

Faisant écho aux œuvres de Keith Haring et Andy Warhol, à leurs combats et luttes incessantes, c’est dans leurs travaux, que celui de Victor se reflètera et auxquels il répondra. Plus de doute, une conversation est née, celle qui lie trois artistes autour d’une langue commune : la bataille féroce et insoutenable, comme autant de variations sur le même fond, ayant choisi la beauté, la radicalité, ou encore la provocation comme moyen d’expression.

L’œuvre de Julien Colombier, immense amateur du travail de Keith Haring depuis ses débuts devant son tableau noir et ses craies, vient renforcer et soutenir le propos et la cause commune aux trois artistes avec « sa quête formelle du beau « comme le citait a journaliste et critique d’art Julie Chaizemartin pour son Solo Show Entropiques au Grand Palais Ephémère de Paris en 2021 : « Les œuvres de Julien Colombier sont fascinantes car leurs faisceaux labyrinthiques jouent avec nos illusions et nos rêves tout en nous confrontant à ce qui nous échappe, ce que nous ignorons encore. En un mot, le mystère de la nature. Ici, chanté par une quête formelle du beau, revendiquée par l’artiste et si tabou il n’y a pas si longtemps dans l’art contemporain. « 

Victor Knipping déploie par son geste la brutalité inhumaine à devoir se battre pour exister. Il magnifie par ses textures la beauté de la persévérance et de l’espoir. Le choix du noir et blanc ne saurait s’expliquer autrement que par le contraste du jour et de la nuit. Finalement, de la permission et du refuge. Mais aussi de la métamorphose que seule permet la nuit. Sa peinture, comme des coulures de sang, symbolise le temps qui passe, toujours en proie avec les mêmes blessures. Mais comment les regarder ? Comment les accepter ? Comment faire voir à l’homme toute sa cruauté abjecte ? Peut-être par le simple biais de la rendre belle. Là, réside le propos tout entier de Victor Knipping qui définit son œuvre comme un message à lui tout seul et avant tout, global et viscéral. C’est sa seule fin en soi. Le concept avant l’abstraction, le fond avant la forme, la matière avant l’esprit.

Esclaves de nos fantasmes, préférant l’ombre pour exister, car où sinon, c’est à la nuit tombée que la transformation apparait. A travers les paillettes, les plumes, les couleurs enivrantes, quelques heures séparent le rêve de la réalité, ou la réalité du rêve.

Pour reprendre les mots de Victor Hugo, « Même la nuit la plus sombre prendra fin et le soleil se lèvera. » C’est précisément le propos auquel l’artiste tente de donner vie, et par lequel il donne espoir à toute une génération ; celle d’aujourd’hui, et de demain.

Margaux Plessy

viewing room

Du mardi au samedi : 11h00-19h00

+ 33 (0)6 07 60 60 69

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