Gabrielle Kourdadzé est née en 1995 à Paris.
Elle grandit au sein de la capitale au sein d’une famille franco-géorgienne : ce métissage culturel ainsi que sa gémellité lui ont très tôt fait se confronter à la question de l’identité. Elle mène ainsi depuis plusieurs années une réflexion autour de la représentation de l’humain. »Quel rapport entretient notre enveloppe charnelle avec l’espace, comment s’inscrit-elle dans son environnement ? »
Gabrielle en est venue à une série de questionnements sur les notions d’individu, d’altérité et de rapport à l’autre : la relation de l’Homme à son propre corps, la manière très individuelle que chacun a de l’habiter. Enfin et surtout le positionnement du corps dans l’espace social et les troubles qui peuvent résulter d’une difficulté à précisément « trouver sa place ».
Etudier et représenter la relation d’individu à individu est une façon pour l’artiste d’aborder la question du rapport en général, laquelle l’intéresse car transposable à de nombreuses échelles : intime, familiale, mais aussi politique.
Diplômée de l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris en 2019, Gabrielle développe depuis lors un travail de portraits en dessin à l’encre (appliquée au pinceau) et en peinture à l’huile, donnant à voir des corps à taille humaine, isolés de leur environnement et flottant dans l’espace vide de la toile ou du papier.
Gabrielle Kourdadzé s’inspire de photographies prises dans la rue ou dans les transports en commun, mais également de photographies d’actualités desquelles j’extrais certains détails pour créer mes propres personnages. Certains sont représentés seuls, d’autres se superposent les uns aux autres – une façon pour elle de les faire cohabiter au sein d’un même espace… sans pour autant les amener à se rencontrer. Ce motif pictural de superposition, hérité des pratiques de sérigraphie et de gravure, fait sens pour l’artiste : superposer deux corps, deux images, deux formes différentes amène à se questionner sur le rapport qu’ils/elles entretiennent l’un(e) envers l’autre, à chercher des liens et à imaginer une relation… à instaurer une narration.
La zone d’interaction entre les sujets crée une autre image, une autre couleur, tout comme l’interaction entre deux individus singuliers ne se résume pas à la somme de ces individus : elle est «autre chose».
Médias :
27 octobre 2023