Victor Knipping est né en 1996 à Aix-en-Provence. Après une formation en histoire de l’art, c’est en tant qu’artiste peintre qu’il explore les témoignages matériels de minorités silencieuses. Nombre de ses oeuvres sont le résultat d’un jeu à quatre mains avec des inconnus, illustrateurs, artisans ou amateurs : en somme, ceux qui ne signent pas. En s’appropriant des éléments de la culture et des savoir-faire populaires, l’artiste investit avec une égale passion les ouvrages les plus raffinés, avec des modèles de wax acquis au Sénégal racontant la lutte des populations locales pour l’émancipation des femmes, ou bien de simples objets de décoration kitsch comme des canevas désuets et poussiéreux.
Il s’essaie à différentes techniques. Les projections de peinture sont la base de sa pratique et lui permettent de matérialiser la violence tel un fluide projeté violemment sur un mur. Travaillant à plat, la peinture se fige sans être modifiée par la gravité d’un travail sur chevalet. Il s’essaie également aux tâches et gouttes centralisées, rappelant le sang lorsqu’il s’écoule et frappe le sol, provoquant d’innombrables petites gouttes aux alentours de la tâche centrale. Ses coulures sont la continuité de la pensée développée par les projections. A l’inverse de cristalliser un moment précis, elles matérialisent le temps qui passe et la lente évolution de notre société, préférant regarder et laisser couler la peinture plutôt que de l’essuyer. Il opte également pour une forme toujours plus explicite de dialogue avec le public en traversant physiquement ses toiles d’un coup de poing, comme l’ultime projection. Son travail s’est aussi intéressé à capturer les projections de peinture dans des broderies sur toile, qui sont une autre manière de mettre en jeu ses explosions de peinture, tel une photographie, qu’il est aussi possible de voir comme un hommage aux canevas de ses débuts. Victor Knipping explore aussi depuis le début de l’année 2023 les projections de peintures pailletées, qui sont une manière de magnifier ses peintures, entre beauté et violence, qu’il expérimente sur des toiles mais aussi sur des polaroids, comme une ultime référence à son travail de figeage.
Son travail a fait l’objet d’expositions à l’Art’Hotel Sobo Bade, de Toubab Dialaw au Sénégal en 2019 et au Château Henri Bonnaud à Aix-en-Provence en 2018, ainsi qu’à la Galerie Daniel Hanemian à Paris en 2021 avec l’exposition Violente Beauté. La galerie Ars Longa a accueilli les oeuvres de Victor Knipping du 17 juin au 15 juillet 2023 pour l’exposition Beauty, Order and Disorder.
11 octobre 2023